Du mercredi 20 au mardi 26 janvier : Par monts et par vaux en Bosnie, via Sarajevo et Mostar
Au total, nous avons fait maintenant 6 450 km à vélo depuis le départ et traversé 16 pays.
Cartes, photos et journal de voyage de la semaine :
Mercredi 20 janvier : Ce matin on va dans un café 😝 avec Tihomir et Dragan. Tihomir part pour une réunion après laquelle il propose de nous interviewer. Dragan pose les questions et Tihomir filme. Il veut mettre l’interview sur la page Facebook de son association
On va ensuite déjeuner : des ćevapi, une spécialité d’ici, de la viande d’agneau avec du pain spécial. Très nourrissant ! Parfait pour bien démarrer une journée de vélo.
On commence donc à rouler vers 12h30, il fait 6/7 degrés.
Aujourd’hui on a un col de 600 m de dénivelé positif sur 30km de long. On prévoit de faire une soixantaine de kms mais arrivés en haut du col, Maps nous fait descendre par des petites routes, très enneigées. On doit donc marcher souvent, on prend du retard et la nuit tombe.
Vers 17h un fermier nous accoste dans un petit village. Il ne parle pas anglais, c’est compliqué. Il remplit nos gourdes dans un ruisseau puis on repart.
Mais dix minutes plus tard, on le voit arriver avec son fils sur un tracteur et il nous propose de nous ramener chez lui pour dormir dans une serre. Au début on est hésitant car il nous reste encore 15km, mais finalement on accepte.
On fait la route pour aller chez lui, sur la remorque d’un tracteur. Très amusant mais un peu dangereux car le chemin est très enneigé.
Il nous sert deux shoots d’un alcool de prune fait maison, puis il nous montre ses vaches. Il nous amène l’électricité dans la serre, nous met de la paille sur le sol. On fait aussi la rencontre de sa femme, de sa fille qui a 17ans, de son fils qui a 14 ou 15 ans. C’est plus simple de communiquer maintenant car les deux enfants parlent anglais. Ils nous prêtent des bottes et nous font sécher nos chaussures. Ils s’excusent de ne pas nous faire dormir chez eux, mais nous expliquent qu’avec le Corona c’est compliqué. Ils nous font également goûter quelques produits de chez eux, leur pain fait maison, leurs saucisses, leur lard, leur fromage… C’est vraiment super bon et que tout soit fait maison rajoute du charme à cette dégustation.
Jeudi 21 janvier : On part vers 8h pour accompagner Peter à l’école. Trois kilomètres en poussant les vélos avec Peter et deux amis à lui. Très dur, car la neige de la veille a gelé et ça glisse.
Aujourd’hui, la route commence par pas mal de descente, mais on appréhende car on sait qu’un autre col nous attend. Après une heure de vélo, on s’arrête pour boire un peu et profiter de la vue, puis on entame une bataille de boules de neige. On se met dans la forêt, on construit chacun un abri et on se fait la guerre. Il y a au moins 30cm de neige, alors c’est très amusant. Au bout d’une heure on arrête, on est trempé mais on s’est bien amusé !
Puis on reprend la route vers le col. Cette fois ci on part de 500m d’altitude pour monter jusqu’à 1090 m en une quinzaine de kilomètres. Au final on s’en sort bien et vers 18h on entame la grosse descente pour aller jusqu’à Travnik, une ville qu’on voulait passer aujourd’hui.
A l’entrée un homme nous accoste et nous invite à dormir en tente dans son jardin, puis nous dit que demain il nous paiera un bus pour Sarajevo !
Vendredi 22 janvier : Arrivés à Sarajevo vers 14h, on fait quelques courses puis on va chez notre hôte, Emir, pour les deux prochaines nuits. C’est un contact d’Irena, la directrice du projet écologique de Zagreb. Il habite un peu dans les hauteurs de Sarajevo, mais à seulement dix minutes à pied du centre-ville. Très sympa, il nous prête un appartement qu’il loue normalement… mais avec le Covid ça ne marche plus.
Samedi 23 janvier : Justin va visiter la ville, Elio reste à l’appart pour travailler son rap. La ville est super belle, mais il pleut tout le temps ! Beaucoup de maisons détruites et délabrées. Dans les hauteurs, un fort en ruine, qui offre un point de vue sur le site. Justin revient détrempé à l’appart. Déjeuner puis film du rap d’Elio pour son concours.
Le soir appel de Youth for Climate, pour savoir comment s’organiser pour rencontrer des jeunes qui les représentent dans les pays que nous traversons.
Dimanche 24 janvier : Direction Mostar, à 120 km, prévus en deux jours. Mais à une trentaine de kilomètres du départ, on est forcé de s’arrêter car la route est coupée par un accident. Impossible de passer autrement que par l’autoroute interdite aux vélos et très dangereuse vu la conduite ici. Marche arrière pour se retrouver en ville, à la première gare, pour prendre un train sur une partie du trajet, car ils sont très bon marché. Le train qui s’arrête vers 17h nous dit « no bycicleta » et repart ! On est donc là comme des cons sous la pluie sans solution. On regarde si on peut prendre le bus, mais c’est trop cher avec les vélos. On doit donc trouver où dormir.
Après plusieurs allers-retours sur les routes sans arriver à trouver un champ, parce qu’on est soit en ville, soit dans des zones très montagneuses, on trouve un chemin qui monte au bord d’une route. Après beaucoup d’efforts, on arrive à hisser les vélos en haut, dans un champ complétement en pente et très mouillé, sous une pluie battante. Mais n’ayant pas d’autre solution, on plante la tente et on dort – en ayant comme objectif de faire le lendemain les 110 km jusqu’à Mostar.
Lundi 25 janvier : Réveil avec du gel partout autour, on n’arrive même pas à ouvrir la tente ! 110 km en une journée, avec un gros col, sous la pluie. La journée la plus dure physiquement depuis le début du voyage. En plus, les deux dernières heures, il y avait tellement de pluie, qu’elle a traversé la première couche waterproof, donc on était détrempé… Pas très agréable. Mais, on peut être vraiment fiers de nous, on est arrivé avant la nuit ! Notre hôte, très sympa, nous accueille avec un petit repas.
Mardi 26 janvier : Visite de Mostar, une ville vraiment sympa. Le centre est minuscule, mais vraiment incroyable, avec le célèbre pont de l’époque ottomane, détruit pendant la guerre de 1992-1993 et restauré depuis. Aucun touriste, donc un sentiment de liberté. En en plus, le côté sympa est que d’un côté de la rivière c’est musulman et de l’autre côté c’est chrétien, donc il y a une grosse diversité et on change totalement de culture en deux pas.
Le soir, on fait du futsal (football en salle) avec l’hôte, après six mois d’interruption pour Elio… Désolé, aucune photo, on n’avait pas pris nos téléphones dans le gymnase ! On a passé une bonne soirée, en buvant quelques bières et en mangeant de très bonnes petites pizzas – ici les boulangeries sont vraiment très bonnes !
On avait un peu l’impression d’être dans l’ambiance aveyronnaise et c’est globalement ce qu’on a ressenti avec la partie Herzégovine (Sud) de la Bosnie-Herzégovine. Parce que les gens nous arrêtent au bord de la route pour parler, même s’ils parlent mal anglais, qu’on peut communiquer sur le voyage. Ils ont une mentalité très « chaude », très chaleureuse, bref, c’est super. Et on a eu une journée chaude (7/8 degrés) et ensoleillée, ça faisait (très) longtemps ! Demain mercredi 27 janvier, on reste pour la journée à Mostar.
magnifique comme toujours,
est il possible d’avoir le lien FB de l’interview de vous réalisé par l’association dont vous parlez au début ?
Vv
Ils n’ont pas encore mis en ligne la vidéo de l’interview…
Une fois de plus nous avons pris beaucoup de plaisir à vous lire. Thomas vous dit bravo ! Quand à moi je suis aussi très fiers de vous ! 110 km dans ces conditions c’est fort ! On ressent beaucoup de bonté autour de vous et j’imagine que le futsal a été un grand moment ! Les photos de Mostar donnent très envie de découvrir cette ville ! Merci pour cette découverte. Pour info Elio vous êtes passés à hauteur de Makarska en Croatie (mais en bord d’Adriatique), je t’en avais parlé. J’espère qu’en remontant vous passerez par la Croatie qui est un pays magnifique aussi (mais comme je te l’ai dit attentions aix chauffards !).
Plein de bises à vous
Merci de ces commentaires. Ils nous encouragent beaucoup dans les moments difficiles, comme les soutiens reçus sur Insta. Nous sommes passés par la Croatie, avec le projet écologique que nous avons visité à Zagreb entre autres, mais pas sur la côte de l’Adriatique, c’est vrai… Bon, elle doit être encore plus attractive l’été ! Mais au retour nous serons en principe en Europe centrale (Hongrie, Autriche…). Bises !
Et j’oubliais, cool que ça avance visiblement avec youth for climate. Bravo pour votre persévérance dans ce projet malgré les freins liés au covid👏👏👏👏
beau récit et belles photos! sacrée aventure encore, vous passez outre toutes les difficultés et par tous les temps…chapeau Justin, Elio! heureux de lire que vous vivez aussi de beaux moments de rencontres, big bises de Belledonne
Louis-Noël et Fanny